(CRITIQUE) – Les 7 doigts de la main se payent une ovation à Paris – SÉQUENCE 8

Séquence 8 février 27, 2013

PARIS – Les 7 doigts de la main ont fait un triomphe mardi soir à Paris lors de la première de leur spectacle Séquence 8.

Les huit artistes de la compagnie de cirque québécoise ont eu droit à une ovation debout au Casino de Paris à l’issue de cette première représentation d’une série de 14 spectacles dans la Ville Lumière. C’est devant une salle presque pleine qui compte 1500 places que la troupe a présenté pour la première fois à Paris sa huitième création.

Présenté en première mondiale en juin dernier aux Nuits de Fourvière à Lyon où il avait reçu un accueil triomphal et en tournée en France depuis la mi-janvier, Séquence 8 a réussi haut la main à convaincre le public parisien.

Mis en scène par deux cofondateurs des 7 doigts de la main, Sébastien Soldevilla et Shana Carroll, le spectacle «Séquence 8» a su charmer le public avec ses numéros acrobatiques époustouflants, ses chorégraphies bien rythmées et ce mélange subtil de poésie et de fantaisie auquel on ajoute une touche d’humour avec un maître de cérémonie en digne représentant du traditionnel clown.

Ce qui est fascinant surtout, c’est que les huit jeunes artistes de ce spectacle qui flirte tantôt avec le théâtre, tantôt avec la danse, prennent sans cesse la place de l’un de l’autre, échangeant les rôles et les disciplines en partageant un peu avec les autres leur spécialité. À tel point qu’il nous faut parfois un certain moment avant les numéros pour savoir lequel s’emparera avec prouesse du trapèze fixe ou du mât chinois par exemple.

Véritable spectacle complet, «Séquence 8» s’amuse également à détourner les différentes disciplines du cirque. Le mât chinois qui s’intègre dans le décor devient ainsi un poteau sur lequel chacun des artistes tente de grimper pour atteindre la cloche accrochée au sommet. Aussi, la barre russe démarre avec une danse avant les grands sauts périlleux pour se terminer par terre, comme une poutre sur laquelle l’acrobate redevient une débutante hésitante alors qu’un anneau se transforme en miroir pour une séquence de mimétisme en préambule du numéro des anneaux chinois.

Les huit artistes, polyvalents, sont en pleine maîtrise de leur art. Bien que le public ait manifesté son enthousiasme tout au long du spectacle, certains numéros sont ressortis du lot : celui de jonglerie avec les boîtes à cigares, un autre de planche coréenne sur laquelle les deux artistes sautent l’un après l’autre pour exécuter des figures acrobatiques de hautes voltiges et, enfin, celui du cerceau aérien où la jeune Alexandra Royer offre un très beau moment de poésie en ne faisant qu’un avec son cerceau. Les applaudissements bien nourris, les bravos et les sifflements n’ont donc pas manqué pour cette première.

Habituée au cirque traditionnel et comptant plusieurs compagnies reconnues telles que Pinder, Phénix et le Cirque Bouglione, la France n’est pourtant pas un marché des plus faciles. Le pays est en effet l’un des rares dans le monde à ne pas avoir succombé au Cirque du Soleil, par exemple, bien que les Français commencent à se laisser charmer.

Les Parisiens semblent toutefois apprécier particulièrement Les 7 doigts de la main. Mis à part La vie, qui avait reçu un accueil plutôt tiède à l’automne 2011, Psy et Traces ont été chaudement accueillis à Paris. Avec Séquence 8, on peut dire sans se tromper que c’est le commencement, voire le prolongement, d’une belle histoire d’amour entre Paris et la troupe québécoise.

Lire la Critique sur le site du Journal Montréal

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